top of page

Explorations des naissances de mule en France

  • Photo du rédacteur: Mules Qui peut
    Mules Qui peut
  • il y a 5 jours
  • 3 min de lecture

Dans le cadre des Assises du Mulet, il a été demandé à l’association Mule qui Peut si nous avions une idée du nombre de mulets de selle ou de petits mulets présents aujourd’hui sur le territoire. Face à cette question, je me suis rappelé d’un travail que j’avais mené pendant mes études : une analyse des naissances d’équidés enregistrées par le département SIRE de L'IFCE. Une partie de ces données est disponible publiquement et permet de dresser un portrait, approximatif, de la production mulassière française.


J’insiste bien sur ce côté approximatif : les données du SIRE me semblent parfois incomplètes, voire mal renseignées.


Les documents utilisés


Pour ce petit tour d’horizon, je me suis appuyé sur deux sources :

  • Le premier est le fichier des immatriculations d’équidés de 1976 à 2024. Il permet d’avoir une vue d’ensemble sur la production de mulets, y compris OC et ONC.

  • Le second est le registre des naissances par année et par département, qui semble ne prendre en compte que les mulets d’origine constatée.


Vous êtes prêt·e·s ? Alors allons faire un petit tour démographique du monde de la mule française.


Première base de données : les enregistrements SIRE


Commençons par un panorama général. Entre 1976 et 2024, les données SIRE enregistrent 10 835 mulets, répartis en cinq catégories : Mulet, Mule ONC, Mule Poitevine, Mule OC… Pour simplifier, j’ai regroupé « Mulet » et « Mule ONC », qui, après vérification, semblent désigner la même chose. Voici donc la répartition obtenue (voir graphique).



On observe un pic de naissances autour de 2010, qui s’atténue ensuite. Difficile de dire à quoi cela correspond : peut-être une campagne de puçage ou de recensement de l’IFCE ?


Du côté des races, la très forte proportion de mules ONC complique l’analyse. Dans cette catégorie se mélangent des profils très différents : du petit mulet de bât au gros mulet d’attelage, en passant par la mule de selle.


À partir des années 2020, on note une petite progression des mules OC. Cela pourrait correspondre à l’émergence d’élevages en dehors des berceaux traditionnels, notamment avec des projets tournés vers la mule de selle.

Quelques autres graphiques permettent aussi de visualiser :

  • la répartition par sexe (sans surprise, on est autour de 50/50),


  • la répartition par robe, où dominent le bai, le bai foncé et le noir pangaré.



Deuxième base de données : le registre des naissances


Le deuxième fichier couvre les années 2008 à 2024 et dresse un portrait de la production par région. On y recense 2 614 naissances. Ici, seuls apparaissent les mulets de trait, probablement parce que l’enregistrement ne concerne que les races reconnues sur cette période (Poitevins et Pyrénéens).


On retrouve la même tendance que dans le SIRE : un pic de naissances autour de 2010, puis une décroissance qui se stabilise sur un plateau à partir de 2014.



Les régions de production historiques dominent toujours : Poitou et Pyrénées, avec aussi quelques foyers dans les Alpes de Haute-Provence, l’Ardèche et l’Aveyron.




Conclusion


Il semblerait que nous soyons aujourd’hui dans une phase de relative stabilité de la production mulassière en France. En dehors des grandes races historiques, il reste difficile de cerner la prédominance d’un type particulier de mule, notamment à cause de la catégorie « ONC » qui regroupe un peu de tout.


En termes de tendances, les races historiques semblent marquer un léger recul face aux mules ONC et OC. Le déclin paraît plus marqué pour le mulet pyrénéen, alors que la mule poitevine se maintient à peu près en proportion.


À l’inverse, les mulets OC semblent avoir le vent en poupe, peut-être grâce à l’essor du mulet de loisir et de nouveaux usages.


Voilà donc quelques pistes à partir de ces données. Mais attention : ces conclusions restent discutables et relèvent plus de la curiosité que de la science exacte. Après tout, ce n’est que l’analyse d’un type en slip derrière son ordinateur… Merci pour la lecture, et à bientôt !


Source:


 
 
 

Commentaires


bottom of page