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Élise, cow-girl des Amériques…à l’Italie, et Morgan la mule

  • Photo du rédacteur: Mules Qui peut
    Mules Qui peut
  • 22 avr.
  • 4 min de lecture

Dernière mise à jour : 27 avr.


On a fait une très belle découverte en trainant nos sabots en Mulardie, alors on lui laisse la parole :


J’aurais dû détester les mules.

Lorsque que j’avais 3 ans l’une d’elles m’a couru après dans son pré. Ce n’était que pure curiosité, et mes petites jambes courant dans tous les sens pour lui échapper étaient une grande invitation à l’investigation.

J’aurais juré la voir esquisser un sourire.


Crédit photo : @CindyZuppardi
Crédit photo : @CindyZuppardi

Plus tard ma famille s’est éprise d’une île des Cyclades et nous y avons vécu.

Un an à grandir sur un caillou entourée d’ânes ça laisse du temps pour les voir faire.

Les ânes, je me disais, c’est marrant.

Petites jambes, tête ronde, et ça travaille tout seul. Je les regardais faire leurs allers retours des heures durant, sans personne pour les guider, ayant à cœur d’effectuer une tâche, ils ne s’arrêtent même pas brouter de temps à autre.

Et quand je les saluais, j’aurais juré les voir sourire.

Ânes et mules ont été la toile de fond de ma vie, mais ils ont pris une place plus centrale quand j'ai découvert mon métier actuel, cowboy, que la mule a fait son chemin dans mon cœur.





Voir ces cordées partir des jours durant dans la montagne, monter hommes et équipement jusqu’aux sommets les plus dangereux sans jamais trébucher. Elles nourrissaient ce qu'il y avait de plus grand en moi, une soif de liberté.


J’ai d’abord été propulsée au milieu des montagnes d’une réserve indienne de la Colombie Britannique, à dresser seule des chevaux sauvages qui n’avaient jamais vu l’humain.

On se sent vite petit face à l’âme d’un tel endroit. Même si je ne les voyais qu'en photo je savais que quelque part, pas loin de moi, les mules avançaient sur leur route.

Je me consolais : un cheval sauvage, c’est aussi intelligent qu’une mule. Et lorsque j'ai réussi à comprendre cette carapace qu'ils ont, j'ai aussi compris autre chose : ils ne trichent pas, ils nous parlent, il faut coder dans notre esprit quelque chose de totalement nouveau.

Cette fois, c'est moi qui ai souri.

Je veux épargner des gouffres de détails, sur mon parcours, je ferai donc un saut dans le temps jusqu'à il y a un an.

Je travaille en Italie, et un soir je vois une annonce pour un mulet blanc.

Une semaine après me voilà devant lui. Il m'apparaît à la porte du box : un tas de poils poisseux dans un box avec des fers cassés au pieds.

Malgré un enfermement subi de plusieurs mois, il n'est pas ingérable, son esprit cherche à comprendre qui je suis.

Je ne sais rien de lui, ni de ses anciens propriétaires, ou même de son père d'âne.



Je ne connais rien de l’éducation d’une mule. Pourtant les mois qui suivirent nous partons à l’assaut des vaches sur les terres sauvages d'Italie.

On traversera des rivières, des forêts d’épines, je le ferai grimper dans un canyon, et attraper des bovins au lasso. On galopera le long des rares chemins, et plusieurs fois nous tomberont sur les restes que les loups nous laissent après leurs raids.

Je n'ai jamais autant souri juchée sur un animal.


Je ne suis ni dresseuse de chevaux, ni de mules. Je n'ai aucun conseil à donner, mais de petites réflexions qui font partie de mon nouveau code.

Ce code je le modifierai toute ma vie au fur et à mesure de mes rencontres qui j'espère seront nombreuses. Je serai pour toujours une débutante pleine de ferveur dans la langue des hybrides.

Je respecte l'intelligence : elle n'est pas têtue, pas plus que moi, si je ne comprends pas, je ne ferai pas.

Il faut la relation d'un chien : elle a un besoin de lien, un lien positif, de confiance, et je n'accorde pas ma confiance à quelqu'un qui me demande un service dix fois par jour sans but.

Clair, simple, net et précis : mon esprit ne peut pas suivre toutes les demandes que tu as si tu es toi même confus. Sois constant et calme. ça marche pour les mules mais aussi pour moi.





Le petit effort est un effort : je ne sais jamais ce que ma demande coûte à ma mule, à quel point elle me comprend, un petit effort récompenser prouve qu'on marche ensemble sur la bonne voie.

Je suis là pour toi : une vache morte ça fait peur, je descendrai pour être à tes côtés pour t'en approcher.

Mon esprit est aussi important que mon acte : ce n'est pas magique, si je suis à bout de patience, tu le sentiras, si je te souris aussi.


J'incorpore ces animaux dans chaque aspect de ma vie, jusqu'à mon récent travail du cuir. Je ne le fais que depuis quelques mois et j'ai trouvé le moyen d'ajouter des mules (avec la ferme intention de ne jamais m'arrêter).

J'espère bientôt pouvoir me mettre à faire plus, je veux aussi créer des selles pour mules.

Je veux que le nom Mulerider soit posé fièrement sur des articles en cuir porteurs d'une âme aussi belle que celle des hybrides.




Toute ma vie je pense prier pour un jour parler aux mules aussi facilement que je parle aux humains, j'échangerais même si c'était possible, mais en attendant elles me changent, pour le meilleur.

Grâce aux mules je ne cesserai jamais de sourire.


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